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Transatlantique, une série TV de Netflix

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Entre le roman et l’Histoire
Par Jean-Michel GUIRAUD, Président de l’Association Varian Fry-France

Le feuilleton Transatlantique, produit par NETFLIX, fait déjà couler beaucoup d’encre. On ne saurait négliger son impact au niveau planétaire. Ce feuilleton en 7 épisodes est disponible depuis le 7 avril 2023 dans 190 pays (sur environ 220 pays dans le monde) Il y a actuellement 10 millions d’abonnés en France. Lors de la sortie du film, la presse américaine semblait très partagée, et relativement favorable. Histoire romancée, fantaisiste avec des croisements dans les rôles et les situations, dans l’adaptation de la scénariste Anna Winger. Que penser de cette situation ? Constitue-elle un danger pour la mémoire de Varian Fry et de l’équipe de jeunes gens qui ont contribué à sauver des mains de la Gestapo, nombre d’intellectuels et d’artistes, parmi lesquels beaucoup de juifs, menacés par la barbarie nazie ?

Faut-il réécrire l’Histoire ?

Depuis le 7 avril 2023, la série Transatlantique se propose de raconter la mission de Varian Fry pendant la Seconde Guerre Mondiale ; ce journaliste américain a permis d’exfiltrer plus de 2 000 personnes, menacées par les régimes totalitaires, sauvant certains d’entre eux des camps de concentration nazis. Pour faire échec à l’article 19 de la Convention d’armistice, Varian Fry s’était donné pour mission de permettre à certains d’entre eux de gagner les Etats-Unis ou le Mexique, où ils pouvaient échapper à la pression de la Gestapo et du régime du Maréchal Pétain dans la zone sud de la France. Varian Fry arrive à Marseille en août 1940 et installe ses premiers bureaux dans sa chambre de l’Hôtel Splendide.

Anna Winger (née en 1970), productrice et scénariste de la série Transatlantique, avec David Hendler, était parfaitement au courant de l’histoire de Varian Fry depuis longtemps ; elle s’est inspirée du roman The Flight Portfolio (2019) où l’auteure Julie Orringer imaginait la vie de Fry, comme un gay de bon aloi, voire comme un bisexuel, puisqu’il avait été marié deux fois et avait eu trois enfants de sa femme Annette Fry. Pourquoi insister autant sur une liaison avec un certain Thomas (joué par Amit Rahav), qui serait, selon l’auteure, inspirée de la vie du diplomate Stéphane Hessel, présent à Marseille dans le Comité en 1940 ? Sa liaison supposée avec Fry est démentie actuellement par sa fille, Anne Hessel Lecarpentier (voir l’article de Guylaine IDOUX dans le Journal du Dimanche du 28 août 2022).

Au lieu de s’appuyer sur le contexte dramatique de 1940 et sur l’attitude politique de Varian Fry (joué par Cory Michael Smith), envoyé à Marseille par l’Emergency Rescue Committee, le film nous embarque dans un méli-mélo abominable où s’embourbent certains personnages, notamment Albert Hirschman (Lucas Englander), amoureux transi de la milliardaire Mary Jayne Gold (Gillian Jacobs).

façade hôtel Splendide - Marseille
Photographie Fonds Gérard Detaille /Musées de Marseille © droits réservés.

La scénariste de NETFLIX veut-elle réécrire l’Histoire ? Pourquoi cette volonté de jouer avec les personnages comme dans un jeu de rôle ? Pourquoi ce mélange de fiction et de réalité. Les historiens savent bien que la vie de Varian Fry est parfaitement connue. Varian Fry dirigea à Marseille, entre 1940 et 1941, le Centre Américain de Secours, avec des jeunes gens volontaires, pour sauver les écrivains et les artistes les plus menacés par les nazis. Non, l’histoire de Varian Fry ne s’inscrit pas dans un « Cluedo », ce jeu de société où les participants doivent retrouver l’auteur du crime. Les archives de la Columbia University (Butler Library), celles des Archives Départementales 13 à Marseille, attestent de la vérité de cette histoire. Il y a ceux qui connaissent ce récit et qui ne peuvent pas s’empêcher de rire à gorge déployée, mais il y a aussi ceux qui ne le connaissent pas et qui sont interpelés.

Alors pourquoi cette farce ? Avec un budget énorme, des acteurs qui s’appliquent à jouer leur rôle avec sérieux, des figurants nombreux pris pour la plupart dans la population marseillaise, après un casting redoutable, pourquoi jouer avec l’histoire dans un parfum de scandale ? Jouer avec l’histoire, peut-être, mais a- t-on le droit de jouer avec la mémoire de la guerre, avec son contingent de victimes ? Cette confusion de l’esprit entraîne la confusion chez les uns, la colère chez les autres. Comment être confiant dans la sincérité du scénario. Aucun souffle épique ne l’anime, comme il anime le message de Varian Fry, écrit dans ses mémoires : Livrer sur Demande, publiés en France (aujourd’hui aux éditions Agone, Marseille 2008). L’écrivain Dan Franck nous a dit préparer, avec la productrice Sabrina Roubache, un autre scénario autour de Varian Fry, qui n’empièterait pas sur la réalité historique (Colloque Varian Fry, Résister par l’Art et la Culture pendant la guerre – 1940-1945 – Marseille, septembre 2022).

Anna Winger, romancière américaine, scénariste de la série pour la chaîne TV NETFLIX, n’a pas pris le parti d’ouvrir le film par cette assertion : « Toute ressemblance avec la réalité serait pure coïncidence ». Elle reprend le nom authentique de certains participants du Centre Américain de Secours, dirigé par Varian Fry, et elle en oublie d’autres. Il paraît inutile de relever les erreurs historiques, elles sont nombreuses. Anna Winger s’est expliquée à ce sujet : « Je vis à Berlin depuis 20 ans, explique-t-elle dans le Times of Israël (du 17 avril 2023) et, bien sûr, on m’a demandé d’écrire de nombreux projets autour de la Seconde Guerre mondiale … J’ai commencé à réfléchir au cycle de l’histoire et j’ai fait des recherches sur l’histoire de Varian Fry et de l’ERC qui fait sortir les réfugiés d’Europe. Mon père et moi avons lu beaucoup de choses à ce sujet. Il s’est en quelque sorte mis là-dedans avec moi ». Le père d’Anna Winger avait été professeur à l’Université de Chicago. Il avait connu Albert Hirschman et Lisa Fittko.

Anna Winger justifie sa démarche en disant qu’elle a été séduite par le fait que Varian Fry avait sauvé des écrivains et des artistes. Elle a donc voulu romancer cette histoire et nous entraîner volontairement dans un conte baroque, où les personnages sont en quête d’auteur. Varian Fry n’a plus l’assurance qu’il avait dans la réalité, il apparaît comme un personnage timoré et presque veule. Après tout, il est emporté dans un jeu de rôle, tel qu’Anna Winger l’avait rêvé, transférant à Mary-Jayne Gold la place principale. C’est Mary Jayne Gold (jouée par Gillian Jacobs), contactée par une charmante espionne anglaise, qui va libérer, de son propre chef, le malheureux Hans Fittko, prisonnier au « camp des Milles » !

Evidemment, comme Anna Winger, les historiens savent bien que tout cela est inventé. La belle espionne anglaise n’a jamais existé, Mary Jayne Gold avait été accueillie par Fry avec beaucoup de condescendance, elle l’écrit dans ses mémoires (en français : Marseille, année 40, éditions Phébus, Paris 2001). Evidemment, les 4 équipes de l’Association Varian Fry-France avaient aussi pensé créer un jeu pédagogique pour les jeunes autour du Centre Américain de Secours, mais sans modifier l’histoire, en insistant sur l’action du Comité Fry dans le contexte général de la Seconde Guerre Mondiale. Nous ne l’avons pas fait. Finalement, nous avons produit un un livret collectif pour des enseignants et des élèves (A la découverte de Varian Fry, éd. CRDP, Marseille 2005, consultable intégralement sur le site Web de l’Association : https://varianfry-france.fr)

Daniel Bénédite et Varian Fry - 1941
Daniel Bénédite (à gauche) et Varian Fry (à droite), à Marseille en 1941 (Collection Pierre UNGEMACH ©, Droits réservés).

Faut-il romancer Varian Fry ?

Lors de notre dernier colloque à Marseille (en septembre 2022), l’Association Varian Fry-France avait rassemblé quelques auteures qui avaient romancé Varian Fry : Diana Pollin (Le Maître du Jeu, éd. Sydney Laurent, 2020), Julotte Roche (Max et Leonora, éd. Le temps qu’il fait, 2019), Brigitte Allègre (Le Brûleur de Loup, éd. Libri Nova Paris, 2021) et d’autres…

Les artistes surréalistes à la Villa Air Bel - 1940
Les artistes surréalistes regroupés à la Villa Air Bel en 1940 lors d’une vente aux enchères. De gauche à droite debout : Jacques Hérold, Victor Brauner, André Breton, Benjamin Péret, Jacqueline Lamba (épouse Breton), Sylvain Itkine (de dos) ; le personnage à droite en chemise-cravate n’est pas Varian Fry). Assis : Laurette Séjourné et Frédéric Delanglade (Collection Pierre UNGEMACH © Droits réservés).

Je leur avais demandé pourquoi elles avaient « romancé Varian Fry » en conservant le nom des personnages réels de cette histoire. Bonne question, sans réponse. Pourtant Jean Malaquais, Prix Renaudot, avait donné à Varian Fry, un autre nom (Mr Smith) dans son roman (Planète sans Visa, éd. Phébus, Paris 1999), alors qu’il avait vécu lui-même cette période auprès des écrivains et des artistes surréalistes réfugiés à la Villa Air Bel, dans les années 1940.

Anna Seghers avait aussi modifié le nom des personnages dans son roman à clés Transit (traduction française, édition Alinéa, 1986) écrit sur le navire (le Capitaine Paul Lemerle) qui l’emmenait vers le continent américain (et non « le Sinaïa », comme dans le film de Netflix). Tout est fait dans ce feuilleton pour dérouter le lecteur averti.

Sheila Isenberg, interviewée par le Times of Israël (déjà cité, du 17 avril 2023), déplore, comme Pierre Sauvage Président du « Varian Fry Institute » de Los Angeles, qu’Anna Winger ait pu reléguer dans l’oubli Myriam Davenport et surtout Daniel Bénédite, le bras droit de Varian Fry, qui lui a succédé en octobre 1941(après l’expulsion de Fry par le régime de Vichy). Hiram Bingham, le vice-Consul, favorable à Fry, n’apparaît que furtivement. Anna Winger s’est expliquée en disant qu’il lui fallait faire des choix. C’est ainsi qu’elle a effacé Daniel Bénédite du platane où il avait accroché les toiles de Max Ernst, parti plus tard aux Etats-Unis, avec l’aide du Centre Américain de Secours.

Pourtant l’histoire de Varian Fry et de son Comité comptait des personnages hauts en couleurs, les oubliés de cette histoire, comme Myriam Davenport, Charlie Fawcett, Jean Gemähling et quelques autres. Varian Fry, perché dans les arbres de la Villa Air Bel avec Consuelo de Saint-Exupéry, non, cette image n’a pas interpelé l’esprit de la scénariste. Mais le rêve d’Anna Winger a préféré les rayer de son histoire ; ils ne lui convenaient pas. Même Gemähling, lui qui pourtant avait intégré le réseau de Résistance « Combat » d’Henri Frenay. En ce sens la biographie de Varian Fry, écrite par Sheila Isenberg, rétablit la vérité (A Hero of Our Own, paru à New York ; traduction française : Sheila Isenberg : Varian Fry, l’homme qui, sauva Marc Chagall, Max Ernst, André Breton et 2000 autres personnes des mains des nazis, éd. De l’Archipel, 2023).

Sheila Isenberg s’insurge contre la relation homosexuelle de Varian Fry avec un certain Thomas Lovegrove (joué par l’acteur Amit Rahav, qui n’a pas hésité à affirmer que son personnage était censé représenter Stéphane Hessel). Alors là, aucune preuve, des présomptions seulement, probablement sans fondement. Les responsables ont cherché à en savoir plus sur l’homosexualité de leur héros. Ils n’ont rien trouvé d’autre que le revirement du témoignage de son fils, James D. Fry, dans le New York Times. C’est ce parfum de scandale qui a peut-être plu à Anna Winger. Pourtant l’erreur est ailleurs ; la relation Fry-Hessel paraît invraisemblable. Il est possible que Fry ait eu une telle autre relation vers la fin de sa vie, mais avec un autre compagnon, mais cela n’est pas prouvé aujourd’hui. De toute façon, l’homosexualité est banalisée maintenant et l’on ne comprend pas la nécessité d’insister sur ce détail de la vie intime de Fry, qui n’a aucun rapport avec la vaste opération de sauvetage qu’il a initialisée à partir de Marseille en 1940.

Ce Thomas est censé avoir été, à la place du Docteur Thumin, le propriétaire de la Villa Air Bel, découverte alors à Marseille dans le quartier de la Pomme. Mais là, on y voit les surréalistes organiser des bacchanales dans la nuit d’un hiver hypothétique. Ce n’est sûrement pas comme cela qu’elles se sont déroulées, ces bacchanales ne sont que le fruit de l’imagination d’Anna Winger qui les feraient confondre avec celles du film de Bertrand Tavernier : Que la fête commence ! Mais où est donc passée la réalité de l’époque, avec les tickets de rationnement, les restrictions, la crainte des rafles dans les cafés du Vieux-Port, les déportations et tout le reste ? Pourquoi Mary Jane Gold en est-elle à compenser les difficultés financières de son « papa », comme une enfant gâtée ? Aucune angoisse réelle pendant cette « guéguerre » où la transposition des rôles laisse à désirer. André Breton apparait plus pâle que jamais, dans cette histoire, avec sa femme Jacqueline Lamba et sa fille Aube. D’autant qu’on connaît sa verve et son attitude tonitruante à la villa Air Bel. Un « biopic » aurait peut-être gagné en vigueur et en crédibilité, au lieu de ce trajet fantaisiste dans l’irréalité.

Je reste dubitatif sur les preuves recueillies par Anna Winger sur l’homosexualité latente de Varian Fry, lorsqu’elle dit : « Cela ressort clairement de ses archives conservées à l’Université Columbia à New York ». D’accord, mais est- ce aussi clair ? Nous sommes plusieurs historiens à avoir travaillé indépendamment sur ce fonds incroyable d’archives de la Columbia, Jean-Marie Guillon et moi-même. En ce qui me concerne, je suis allé là-bas avec Justus Rosenberg (« Jussie » dans le Comité Fry). Justus n’a jamais été tendre pour la mémoire de Varian Fry.

Daniel Bénédicte accrochant des tableaux dans un arbre de la Villa Air Bel - 1940 Daniel Bénédite accrochant des toiles de Max Ernst dans le parc de la Villa Air Bel lors de la fictive vente aux enchères en 1940 (Collection Pierre UNGEMACH © Droits réservés).

Avec Jean-Marie Guillon, nous avons publié les mémoires de Daniel Bénédite (Un Chemin vers la Liberté sous l’Occupation, éd. Le Félin, 2017, Prix Littéraire de la Résistance 2018). Il s’agissait seulement de valoriser la résistance dite « humanitaire ».

Il est vrai que Lisa Fittko (jouée par Deleila Piasco) a aidé Walter Benjamin à passer la frontière, elle raconte dans ses mémoires son suicide qui a été vraiment un choc à ce moment-là pour le Comité Fry, mais elle n’est venue que ponctuellement à Marseille en 1940 (Lisa Fittko : La Filière des Pyrénées, éd. Maren Sell, 1987). Elle vivait à Banyuls avec son époux Hans Fittko, son mari, celui qu’elle est censée, dans le film, sauver du camp des Milles où il n’a jamais été interné ! Quant à sa liaison imaginaire avec le groom du Splendide, c’est invraisemblable. C’est Mary- Jayne Gold qui organise la libération de Hans Fittko dans le feuilleton. Et pourtant quelle coïncidence ! Dans la réalité, Mary Jayne Gold avait été réellement chargée d’une mission de sauvetage dans un camp par Fry et Hirschman. Il s’agissait du camp disciplinaire du Vernet où étaient emprisonnés quatre socialistes allemands, dont elle cite les noms dans ses mémoires : Boegler, Lam, Tittle, et Pfeffer (Mary Jayne Gold : Marseille année 40, éd. Phébus, Paris 2001). Là aussi, le scénario s’emballe sur le rôle principal qui lui est attribué dans cette série. On voudrait nous faire croire qu’elle aurait pu coucher avec le commandant du camp (des Milles -sic), mais aussi avec Hugh Fullerton, le Consul Général des Etats-Unis (appelé Graham Patterson, joué par Cirey Stoll), qui n’avait aucune sympathie pour le Comité Fry ; ou encore avec Albert Hirschman, auquel Anna Winger prête pour elle une liaison passionnée, alors que tout le monde sait qu’elle était follement amoureuse du Légionnaire Raymond Couraud (Killer), qu’elle considérait comme un petit voyou, mais qui a eu une carrière tout à fait honorable par la suite dans l’armée.

L’image de la Résistance française reconstituée dans le film Transatlantique paraît bien pâle, quand on sait que la réalité était différente. Je ne sais plus comment les choses sont organisées dans le film. Il est certain qu’il y a là une vraie confusion entre la Résistance armée avec ses épisodes tragiques, comme l’assassinat d’un officier allemand dans le métro de Paris, ou l’exécution des Résistants de l’affiche Rouge, ou encore les otages fusillés parfois, à Lyon, au petit matin, au hasard, ou en Allemagne, les étudiants de la Rose blanche regroupés autour d’Anna Scholl. Je vois mal, dans ce contexte d’angoisse et de terreur, le « réseau » de Varian Fry rassembler des armes et préparer une opération militaire, sous la férule d’Hirschman, de Lisa Fittko et du groom noir révolutionnaire (appelé Paul Candio joué par Ralph Amoussou dans le film, mais qui n’a jamais existé). Ils attaquent avec des fusils un convoi de camions de déportés, conduit par des soldats allemands. N’est-on pas en train de confondre le véritable sens de l’Histoire ?

Bien sûr, Transatlantique, une telle production américano-allemande, dont le coût et l’importance nous échappe, va bénéficier d’une audience certaine, facilement mesurable. Pour Netflix, le pari est gagné. Avec 203 millions d’abonnés dans le monde, il suscitera la curiosité. Philip Breeden, ancien Consul Général des Etats- Unis à Marseille, nous a assuré que ses étudiants ont beaucoup aimé cette série autour de Varian Fry. Philip Breeden est à présent Professeur de relations internationales à l’Institut américain Universitaire d’Aix-en-Provence (IAU), devenu l’American College of the Mediterranean (ACM). Sheila Isenberg pense qu’il vaut mieux populariser le personnage devenu héros, malgré lui, que de le laisser dans l’ombre.

Les réactions sont nombreuses, les avis sont partagés. Mais il est vrai que lorsqu’on évoque des personnalités qui ont forgé l’histoire de l’Europe, à partir de Marseille, terre d’accueil et plateforme de l’exil, il me semble qu’il aurait été préférable de respecter le fil de l’Histoire, afin de forger la connaissance et l’exemplarité du travail humanitaire de Varian Fry et de ses compagnons, surtout pour favoriser l’apprentissage de la jeunesse à la citoyenneté européenne. On me riait au nez autrefois quand je parlais de Varian Fry. Aujourd’hui, Varian Fry est devenu un repère nécessaire, car il a voulu sauver, face aux ravages des totalitarismes, la culture européenne bafouée, les valeurs démocratiques contestées et notre conception moderne de la civilisation actuelle.

Marseille, le 29 avril 2023

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